Décarbonisation rapide et renforcement de la résilience

Tej Gidda, Ph. D., responsable mondial des Énergies du futur chez GHD, a défini cinq priorités essentielles pour les acteurs du secteur, les décideurs et décideuses politiques et l’ensemble de l’écosystème énergétique, dans le but d’atténuer les risques liés à la transition.

Gérer efficacement l’argent et les marchés

Il sera essentiel d’assurer un apport en capitaux constant et suffisant pour rendre le réseau énergétique plus résilient et résister aux chocs futurs. Cela nécessitera des cadres politiques et réglementaires intelligents favorisant le rendement des investissements à long terme dans les infrastructures énergétiques, ainsi que des investisseurs qui reconnaissent que la résilience des infrastructures est plus qu’une question d’ESG – c’est un investissement intelligent. Il s’agira également d’orienter davantage de capitaux vers des projets en phase de démarrage et vers l’écosystème émergent des jeunes entreprises en technologies de l’énergie, afin d’accéder à des rendements plus risqués.

Accélérer les solutions techniques

Pour atténuer les risques liés à la transition, il sera essentiel d’intégrer des principes de conception bien réfléchis dans les nouvelles infrastructures énergétiques et de moderniser les infrastructures existantes. Cela aidera à renforcer la résilience, l’efficacité énergétique et les nouvelles gammes de produits qui accéléreront la décarbonisation. En tant que fer de lance de l’innovation, les équipes de recherche et développement (R-D) des plus grandes entreprises énergétiques au monde ont aussi un rôle majeur à jouer dans l’élaboration de nouvelles technologies pour résoudre les problèmes rencontrés par le secteur.

Trouver l’équilibre entre les chaînes d’approvisionnement et les ressources

Une transition réussie nécessitera l’accès à de nouveaux flux de matières premières, y compris les minéraux critiques, et le réoutillage de chaînes d’approvisionnement entières. Ce changement constitue une véritable contrainte pour la transition et est peut-être le plus grand obstacle à la réussite. Les chaînes d’approvisionnement résilientes sont un trait distinctif des entreprises qui sont bien préparées à gérer la transition et à surmonter la crise actuelle. De plus, le fait de montrer que votre entreprise résiste aux chocs et qu’elle est à l’avant-garde de la transition vers les énergies renouvelables contribuera à attirer la ressource peut-être la plus limitée de toutes : les talents. En effet, attirer et (re)former la main-d’œuvre de demain – autant la prochaine vague de diplômés et diplômées que les gens faisant déjà partie de l’industrie – sont des priorités absolues pour l’industrie et pour le système d’éducation.

Obtenir la compréhension des communautés et l’acceptation sociale pour réussir

La transition nécessitera un programme de construction d’infrastructures comme le secteur n’en a jamais connu. Il est donc essentiel de s’assurer que la communauté comprend la nécessité de ces infrastructures et les changements de mode de vie que chacun et chacune devra effectuer pour en faire un succès. Cela exigera un engagement à la fois au sens large, afin de faire accepter la nécessité d’investir dans des stratégies de décarbonisation pour renforcer la résilience à long terme, et au niveau des communautés dans lesquelles les infrastructures énergétiques essentielles à la transition seront bâties.

Assurer une transition équitable

Une transition à risques réduits est une transition équitable. Les marchés émergents qui ont le moins contribué au réchauffement de la planète doivent pouvoir accéder aux capitaux nécessaires pour adopter les énergies renouvelables (tout en jonglant avec d’autres priorités urgentes comme la santé, l’éducation et la croissance économique). On prévoit que ces marchés émergents deviendront les plus gros consommateurs d’énergie au monde à mesure que le niveau de vie augmentera, ce qui souligne la nécessité de permettre à toutes les économies d’effectuer la transition si nous voulons atteindre les objectifs mondiaux de carboneutralité. Le partage équitable du coût de la transition exigera des discussions intergouvernementales importantes, mais difficiles, sur le transfert de capitaux, de compétences, de technologies et d’expertise des pays développés vers les pays en développement.

La quasi-totalité des dirigeantes et dirigeants interrogés dans le cadre de notre étude estimant que la crise énergétique actuelle est la pire qu’ils n’aient jamais connue, les progrès vers un avenir à faibles émissions de carbone sont de toute évidence en danger. Toutefois, il est impératif de veiller à ce que la décarbonisation ne déraille pas; nous devons nous dévouer sans relâche à accélérer rapidement la transition énergétique et à renforcer la résilience du réseau mondial pour qu’il puisse résister aux chocs futurs.

Tej Gidda, Ph. D.
Responsable mondial – Énergies du futur de GHD